Le recours du manichéisme en Politique constitue un grave danger à l'évolution sociale d'un peuple. Toute période de troubles politiques, de tensions sociales suscite des positions partisanes. Elle prédispose les esprits des acteurs au raidissement des attitudes, à la grandiloquence assassine, à la caricature réductrice. Bref; au manichéisme, du nom de cette secte religieuse perse parue au IIIème siècle qui faisait du monde le théâtre d'un affrontement sans merci entre le royaume des Lumières et celui des ténèbres, entre le Dieu du bien et celui du mal.
Hélas ! C'est bien malheureux d'observer que les progrès de la civilité démocratique n'aient pas eu raison de ces vieux réflexes, de ces vieilles pratiques qui ruinent la vie quotidienne des Haïtiens. Ceux qui sont contre moi sont considérés et traités comme le Diable. Tandis que les adhérents à ma position sont perçus comme les forces du bien et des rayons de "lumière".
Cette attitude manichéenne et de l'indignation sélective se manifeste chez les politiciens véreux haïtiens qui dans un passé récent faisaient l'apologie de la violence aveugle, au nom de la lutte contre la «dictature» de Jovenel Moïse; appelant un groupe armé terroriste dénommé "Fantôme 509" à assassiner un Président élu par le peuple. Des Journalistes sans scrupules, des leaders politiques et certaines organisations proches de l'opposition politique ont ouvertement proféré des menaces de mort à l'endroit du chef de l'Etat.
Dans cette atmosphère d'un fond de l'air malsain, illustré par de récents déferlements de violence. Tout était permis pour discréditer le rival érigé en ennemi à abattre. D'une certaine façon, Ils n'avaient pas tort puisque le manichéisme, prompt à ériger l'opposant en ennemi politique, constitue un venin mortel pour un état de Droit.
C'est pourquoi dresser un peuple innocent contre ses dirigeants diabolisés par une opposition stérile ne peut que faire le lit de son identification à des individus dangereux. On regrette aujourd'hui que certains se plaignent de la popularité des leaders du groupe armé "Viv Ansanm", dont on doit redouter le pire par la pente naturelle d'un discours contraire à l'esprit de la démocratie. Il est inconcevable et honteux de critiquer Barbecue et ses hommes si on avait supporté les actes terroristes du groupe armé "Fantome 509"
Comment peut-on on reprocher à Guerrier Henri des dérives relatives à son émission "Boukante Lapawòl" quand sous le gouvernement de Jovenel Moïse on qualifiait les journalistes de Radio Zénith de "Combattants de la liberté de la Presse et "Journalistes honnêtes et indépendants".
L'indignation ne doit pas être sélective
Elle doit être générale et objective. Pour y parvenir, il faut que tous les secteurs de la vie nationale envisagent de faire un dépassement de soi pour sortir de ce cycle infernal de la violence. Il faut qu'ils misent sur un pari risqué et presque insensé de mettre les désaccords politiques, d'opinion et d'intérêts au service de l'intérêt général. Le débat doit se centrer sur les idées par les vertus de la confrontation sans disqualification de l’interlocuteur. Tout repose sur la capacité à transformer et, pourrait-on dire transfigurer le négatif d'un conflit potentiellement destructeur en positivité, portée par le désir et la volonté de construire une société plus équitable.
Cela suppose de concevoir les idées contradictoires comme une chance d'affronter l'adversaire dans un état d'esprit serein sans pour autant voir en lui un ennemi féroce qui doit être éliminé par tous les moyens.
Schmid GEORGES
0 Comments
102 Views
Le Nouvel
Informateursupportez notre nouvel et devenez l'un de nos partenaires fiables.